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Manon Lemeux, créatrice de la Filipendule

Derrière la Filipendule, il y a moi, Manon, j’ai 35 ans, 2 enfants, j’habite dans le secteur de la Chapelle Chaussée depuis 9 ans avec ma famille. J’aime ce coin du monde qui est devenu ma maison au fil des années. Le climat y est plutôt clément, c’est un super coin pour y vivre et grandir, les gens sont sympas et nombre d’entre elles et eux sont devenu.es mes ami.es. La proximité avec Rennes m’a donné du travail pendant toutes ces années et un accès à la culture, au soin, aux transports, et à tout ce qu’une grande ville a à offrir. 

La Chapelle Chaussée c’est aussi un village de la 3ème couronne de Rennes métropole, une zone rurale, la campagne, avec des fermes et des paysannes et des paysans qui y travaillent, comme dans toutes les campagnes de France et d’ailleurs. Ici nous avons la chance d’avoir une vie agricole intense, avec beaucoup de fermes en activité, de nombreux services publics, une super médiathèque et plein d’asso qui font bouger le territoire. On est dans ce qu’on appelle une campagne dynamique.

 Après des études de droit et de science politique, à la fac de Rennes, de Nantes, une année en Erasmus en Espagne et un séjour outre-Manche à la fin de mes études, quand je me retrouve à Rennes en 2015 au tout début de ma vie d’adulte, je commence à travailler avec un monde qui va dessiner les prochaines décennies de ma vie, le monde agricole. J’ai d’abord travaillé avec Le Clic des Champs, une association qui regroupe des paysan.nes, des artisan.es pour un espace de vente en ligne sous le modèle du drive fermier. J’ai aussi été coordinatrice à la FRCivam pour travailler au développement de la politique publique régionale sur l’installation de nouveaux projets agricoles en lien avec les nombreuses fermes à transmettre. Les Civam sont des associations qui agissent localement dans toute la Bretagne, et aussi partout en France pour accompagner les personnes qui ont des projets d’activités agricoles et autres, comme l’accueil pédagogique ou touristique sur les fermes. 

Je suis aussi maman de deux enfant et si j’ai toujours aimé les plantes et leurs supers pouvoirs, mon métier d’aujourd’hui est d’abord apparu quand mon deuxième enfant était encore bébé. Mon fils a eu beaucoup d’intolérances alimentaires et développait des réactions allergiques par des petits boutons cutanés et de l’eczéma. Après un stage court avec mon amie naturopathe Ambre Dissaux @Sens et vie, j’ai commencé à faire mes produits de soin de la peau moi-même avec des plantes que j’ai commencé par acheter. J’achetais des hydrolats et des macérâts huileux, puis je me suis mise à acheter des plantes sèches. J’ai ensuite fait la formation avec Ambre en 2021 pour une approche globale autour de la naturopathie, qui se déroulait un week-end par mois et à la fin de cette année de formation, j’étais confortée dans mon projet, j’allais un jour produire ma matière première, les plantes, et les transformer en hydrolats, en sirops et en macérâts et autres alcoolatures, pour pouvoir retrouver de l’autonomie sur ma santé, celle de mes enfants et en faire profiter autant de monde que possible.

Un espace test, une installation progressive à la ferme des Maisons Neuves

En 2018, parce que nos filles sont dans la même classe et deviennent super copines, je fais la connaissance de Gwennenn Montagnon et de Louis Motte. Ce couple vient d’arriver sur la commune de la Chapelle Chaussée, iels reprennent la ferme des Maisons neuves, en production laitière, sous le nom du Gaec Ty Menez. Notre amitié se tisse autour de nos enfants et des valeurs communes que nous nous découvrons. Gwennenn commence à vendre du grain pour les poule au Clic des Champs, où je travaille encore pour alors et nous nous croisons aussi dans d’autres cadres, comme des manifestations de la confédération paysanne, pour lutter pour les droits des paysan.nes et la protection de la nature et de la biodiversité.

En 2022 je commence à évoquer avec mes proches mon envie de développer un projet agricole et très vite, Louis et Gwennenn me proposent un espace test sur leur ferme. Le Gaec est alors en pleine évolution, la ferme se transforme et passe d’une activité d’élevage de vache et de production de lait pour une activité d’élevage de bovin viande et création d’un atelier arboricole, avec un hectare de verger planté par Gwennenn à l’hiver 2023-2024 pour une production de pommes et de petit fruit avec une transformation en vinaigres, confitures et autres douceurs. Vous pouvez suivre ses aventures sur son instagram gwenn_paysanne.

C’est à l’été 2023 que l’on délimite ensemble l’espace de production, où je bâche des bandes de culture sans trop savoir comment m’y prendre. A l’automne 2023 je commence une formation de BP Horticole à The Land (ou au lycée de la Lande du Breuil mais en version améwicaine). Je fais des stages en production de Plantes aromatiques et médicinales à la ferme de Grain de Méliss’ et de Baume Shanti (dans le finistère) mais aussi en pépipinère à Gourmand de Nature et en maraîchage à la ferme des Biotaupes. A la fin de ma formation, en mai 2024 je met en culture 1000m² de terres pour y faire pousser une vingtaine de variétés de plantes aromatiques et médicinales, communément appelées PAM, telles que le calendula, le bleuet, le thym, l’hysope, le basilic sacré, etc.

Ma formation agricole m’a appris une chose essentielle en terme de travail du sol : ne rien faire à moins que ce ne soit absolument nécessaire. J’ai la chance de constater que la ferme possède une terre de grande qualité agronomique qui facilite la croissance et l’installation de mes PAM. Mon travail d’occultation a suffit à me permettre d’avoir des planches quasiment prête à la plantation, je n’ai pour l’instant fait aucun travail de sol mécanisé, même si je n’exclut pas d’y avoir recours au besoin. Je cultive la terre selon le cahier des charges de l’agriculture biologique et l’obtention du label est en cours, les terres de la Ferme des Maisons Neuves étant en bio depuis longtemps cette dimension du travail agricole était dès le départ un sine qua non, bien que cela ait été une évidence pour moi depuis toujours. En stage chez Baume Shanti je fais aussi la découverte du cahier des charges du syndicat des simples, un syndicat qui regroupe maintes fermes de production de PAM à travers la France et qui a des principes qui me parlent et qui correspondent à mon envie de pratiquer l’agriculture et si je ne suis pas encore dans la démarche de demander le label, je commence à dessiner l’évolution de ma ferme dans ce sens.

Lors de ma formation en BP Horticole, je fais l’heureuse connaissance de Marie Tanguy, créatrice à Ortie douce, entreprise de laine feutrée à l’aiguille et porteuse d’un projet d’installation d’une ferme florale. Notre amitié instantanée, nos valeurs communes, et chose incroyable, nous découvrons que nous avons fait le même lycée à Tréguier à quelques années d’intervalles. Notre envie de travailler ensemble nous mène rapidement vers des discussions, sinon d’installation commune, au moins de partage d’espace test sur la ferme des Maisons Neuves, nous laissant ainsi le temps d’imaginer la suite de nos aventure ensemble. Ce Printemps 2025, nous installons donc ensemble nos jardins sur une nouvelle parcelle délimitée avec Louis et Gwennenn pour la mise en production des nos plantes et de nos fleurs. Plus que jamais enthousiastes et déterminées à apporter des couleurs, des senteurs, de la beauté et des merveilles à cet espace qui nous ait dédié. Vous pouvez suivre les aventure de Marie sur son instagram Poeme.fermeflorale. Jusqu’à la mi avril, vous pouvez aussi soutenir l’installation progressive de Marie en participant à sa cagnotte en ligne.

L’ouverture de la ferme à nos activités et la proximité qui se dessine par les interactions professionnelles avec Louis Maillard et Candice PetitClair, maraîcher.es et paysan.nes boulger.es à Langouët font que nous tissons les fils d’une organisation collective depuis quelques mois. Nous travaillons à la construction d’une salle commune sur la ferme pour nous permettre de partager nos repas du midi, prendre une douche ou encore faire des réunions et nous savons que cet organe de la ferme va fluidifier nos échanges et nous permettre de continuer à cultiver le faire ensemble en plus de nos productions respectives.

La gamme

La gamme de La Filipendule est aujourd’hui composée de trois types de produits, les hydrolats et eaux florales, les soins de la peau et les sirops médicinaux. D’autres produits sont envisagés pour la saison 2025 et sont actuellement à l’étude comme les alcoolatures, connues aussi sous le nom de teintures mères.

Les hydrolats et eaux florales :

Je distille les plantes que je cultive principalement en frais dans les 72h maximum après récolte dans un alambic en cuivre. Il existe plusieurs écoles de distillations, une penche pour les alambics en inox et l’autre pour ceux en cuivre. d’après les dernières études réalisées en France, les données semblent montrer que les hydrolats se conservent mieux s’ils sont extraient par un alambic en cuivre, et cela grâce à un échange d’ion de cuivre à l’eau distillée. En revanche il apparait aussi que les huiles essentielles sont davantage « belles » c’est à dire non teintées quand la distillation se fait dans des alambics en inox. J’ai donc naturellement fait le choix du cuivre pour les produits que j’ai choisi de proposer.

On utilise la sémantique hydrolat et eau floral en fonction de la plante de laquelle on parle mais c’est exactement la même chose. je trouve le terme d’eau florale plus poétique et si je le pouvais je l’utiliserai exclusivement mais il ne convient pas aux distillations de plantes dont on souhaite extraire l’essence des feuilles et non des fleurs comme la menthe ou le thym.

Le principe de la distillation des plantes consiste à mettre de l’eau dans le chaudron de l’alambic, qui est exactement le même modèle que ceux qu’utilisaient nos aïeux pour faire de l’alcool. Pour l’usage en herboristerie, on ajoute entre le chaudron et le chapeau. La vapeur d’eau peut ainsi passer par les plantes avant de monter dans le chapeau puis dans le col de cygne et redescendre dans le serpentin qui s’enroule dans la cuve d’eau froide, provoquant ainsi sa condensation. Je récupère ensuite le distillat, en le filtrant à la sortie de l’alambic, je sépare ensuite les huiles essentielles s’il y en a grâce à mon ampoule à décanter puis je laisse décanter le distillat une semaine minimum avant de le flaconner. Chaque hydrolat a un usage différent en fonction de ses propriétés que je vous invite à découvrir dans la boutique 

Les soins de la peau:

Les produits de soin de la peau sont ceux qui m’ont amené aux plantes et si en découvrant cet univers j’en suis venu à pratiquer d’autres formes d’utilisation des plantes, les crèmes et baumes sont parmi mes produits favoris et je ne pouvais pas envisager ne pas en proposer. Avant la Filipendule je faisait beaucoup de crèmes de soin pour le visage avec des hydrolats et des macérâts huileux de toutes origines. Aujourd’hui, maintenant que je fais mes plantes, je suis dans une démarche de relocalisation des matières premières que j’utilise, et même si je ne parviens pas toujours à éviter les produits de l’autre bout du monde, comme le sucre roux pour mes sirops, je fais le choix de n’utiliser que des produits locaux pour les cosmétiques. Je travaille donc surtout avec de l’huile de Tournesol, produite localement, en première pression à froid, lui garantissant un taux élevé de vitamine E, assurant ainsi sa bonne conservation. Je travaille aussi avec de la cire d’abeille, sur le même principe, c’est un produit naturel et utilisé dans les cosmétiques depuis longtemps.

Les produits que je propose sont amenés à évoluer en fonction de mes capacités à les produire et à faire les démarches légales nécessaires à leur commercialisation. 

Les sirops médicinaux :

C’est en formation en naturopathie que j’ai découvert avec fascination le pouvoir des sirops de plantes. Je consomme des sirops depuis mon enfance, j’ai toujours eu ce remède à portée de main pour nous aider moi et mes frères à nous soigner la toux. En découvrant comment les sirops de plantes se fabriquent, j’ai été séduite par le potentiel de ce produit et je suis ravie de pouvoir aujourd’hui en proposer.

Les sirops sont des infusions et/ou décoction de plantes très concentrées conservées avec du sucre, que je pasteurise en plus autour des 80°C pour pouvoir en assurer une conservation sur une année. Mon goût pour les supers aliments que sont le curcuma et le gingembre me permette de pouvoir exprimer ma créativité dans mes recettes pour allier les propriétés des plantes au  goût et aux autres plaisirs des sens comme la vue avec des couleurs incroyables comme le violet lumineux du sirop tout doux rendu par un mélange de l’orange solaire du curcuma et du bleu de la mauve.

Je vous invite à me suivre sur les réseaux pour vous tenir informé de mes nouveauté, mais je peux d’ores et déjà vous dire qu’il y aura de nouveaux sirops cette année 😉